La mémoire courte des médias français

2 août 2006 at 3:24 (Uncategorized)

La mémoire courte des médias français
Nissim Cohen Tanugi

01/08/2006

« Les médias français, dans leur écrasante majorité, ont choisi leur camp : avec le Hezbollah, contre Israël. Les Français, malgré le matraquage médiatique, n’ont pas tous été leurrés par une presse corrompue moralement et parfois financièrement. »

26 juillet 2006

Sur le site de l’AFEMO

La médaille d’or du déshonneur revient à L’Humanité, qui a titré, à propos des victimes libanaises, « Le massacre des innocents » : ignoble amalgame, tout résonant du rétrograde antijudaïsme chrétien moyenâgeux qui voulait assimiler les Juifs au mal absolu, à la contre-humanité. Pas mal, pour un journal athée, pas mal pour un journal qui a démenti, caché, nié les 10 millions de victimes innocentes de Staline, « le petit père des peuples ».

Il paraît, selon ce journal, suivi toujours par l’écrasante majorité des médias, qu’il s’agit de victimes « civiles » et « innocentes », en omettant de préciser que pas un seul des 10.000 combattants du Hezbollah ne porte, comme l’exige la loi internationale, un uniforme, précisément pour le distinguer des civils, ce qui constitue un crime de guerre avéré.

Non seulement ce sont tous apparemment des « civils », mais ils habitent, vivent et combattent exclusivement au sein de la population civile, qui leur sert de bouclier. Leur arsenal est également entreposé dans des habitations, des mosquées, des hôpitaux, des écoles, etc. Et les sites de lancement de leurs 10.000 roquettes sont en majorité aménagés dans une pièce d’une maison particulière. Tous les journalistes, sans exception, le savent, 99,99% omettent de préciser ces faits, constitutifs, eux aussi, de crimes contre l’humanité.

Le plus étrange est, qu’avant que des Juifs ne s’attaquent au Hezbollah, ce mouvement était honni de l’Occident, et de la France en particulier. Normal : le Hezbollah détestait les journalistes et les forces d’interposition humanitaires.

Le 23 octobre 1983, un attentat au camion piégé, monté par le Hezbollah, fait sauter le Drakkar, où séjournaient les parachutistes français, venus en force d’interposition à Beyrouth. 58 parachutistes français sont ici Morts pour la France (sic) et le Liban (sic).

C’est moins cependant que le tribut payé par les USA au Hezbollah, qui dans un attentat contre le QG des Marines à Beyrouth, ont assassiné pas moins de 241 marines durant leur sommeil.

Le Hezbollah fait une entrée fracassante, c’est le cas de le dire, dans la cour des grands du terrorisme, devançant la Libye, la Syrie – mais peut-être pas l’Iran, dont elle est l’aile avancée au Proche-Orient.

Il s’attaque alors aux journalistes occidentaux, français en particulier qui ont l’impudence de croire que la France a son mot à dire à propos du Liban, qu’elle a porté sur les fonts baptismaux.

En 1985, le journaliste Jean Pierre Kaufmann, et Michel Seurat, chercheur au CNRS, sont pris en otage par le Hezbollah. Le 8 mars 1986, 4 journalistes français : Georges Hansen, Jean-Louis Normandin, Philippe Rochot et Aurel Cornea sont, à leur tour pris en otages, par les mêmes à Beyrouth. Kaufmann sera libéré le 4 mai 1988, après 3 ans de captivité, et Seurat sera exécuté fin 85, ou début 86.

La presse française, à l’époque, évoquait leur sort quotidiennement jusqu’à leur libération. C’était le bon temps, si l’on ose dire…

Mais en ces jours ce sont les Juifs qui, menacés clairement et distinctement de disparition par le Hezbollah et la voix de leur maître, Ahmadinejad, ont proclamé leur volonté de réduire à l’impuissance ces malfaisants. Alors, selon la règle qui veut qu’entre deux maux, il faut choisir le moindre, les médias français débordent de sympathie pour Nasrallah, que toute une population « pacifiste » porte aux nues, héros qui a le courage de se dresser face au monstre israélien et de lui infliger, tel David à Goliath, des coups mortels.

A l’extrême gauche on traîne, comme toujours, Tsahal dans la boue, et l’on plaint les pauvres Palestiniens et Libanais d’être tombés dans les griffes colonialistes, capitalistes et américanophiles des sionistes. Il s’est trouvé, même à l’UMP, un député pour demander l’intervention militaire de la France contre Israël. Un membre éminent du parti de de Villiers réclamait récemment que l’on donne une bombe atomique aux Palestiniens.

Pauvre France, mais braves Français tout de même ! Malgré ce matraquage à 99% sur les ondes, les écrans et la presse écrite, ils « ne sont que » 30% à rendre Israël responsable de la situation. 39% accusent le Hezbollah, 12% l’Iran, et 5% la Syrie, soit 56% de lucides dans les ténèbres médiatiques françaises.

Tout espoir n’est pas perdu. Peut-être que, demain, les Français s’éveilleront pour mettre un terme à la décadence dans laquelle les « élites » entraînent ce si beau pays.

Nissim Cohen Tanugi

[Texte aimablement signalé par Koira.]

© AFEMO

Mis en ligne le 01 août 2006, par M. Macina, sur le site upjf.org

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